Et si vivre autrement nous amenait une qualité de vie supérieure ?

 

Slow attitude ou comment apprendre à lâcher prise

 

 

 

 

Pas simple d'oser ralentir quand on a été élevé dans le culte de la performance et de la productivité. Difficile de se le permettre quand on a toujours vu ses parents speed quitte à être surmenés.

 

Depuis des années on me dit de lâcher prise, quand j'ai eu mes problèmes de santé (lombalgies aïgues), j'ai bien compris à quel point je souffrais de ne pas y arriver. Quand j'ai fait ma dépression, je me suis rendue compte qu'il fallait que je réussisse à laisser couler d'avantage. Au fur et à mesure des années, j'avais toujours plus de responsabilités, de travail, de tâches à gérer à la maison, ajouté à cela un divorce en cours de route, un enfant atypique, puis un second, le décès du papa de mon fils aîné, bref du stress en tout genre.

 

Le lâcher prise c'est ce que préconise le "mouvement slow", il s'agit de trouver/retrouver une forme de lenteur face à notre rythme de vie qui n'a de cesse de s'accélérer afin d'accéder à une meilleure qualité de vie. La slow attitude consiste à prendre le temps d'agir, de penser, de construire, de se poser, de vivre tout simplement. Pas simple d'oser ralentir quand on a été élevé dans le culte de la performance et de la productivité. Difficile de se le permettre quand on a toujours vu ses parents speed quitte à être surmenés. Et c'est mon cas.

 

Le secret de cette slow attitude est d'arriver à intégrer dans sa vie des pauses, du repos, de déconnecter et d'alléger son quotidien mais aussi de prendre le temps de se ressourcer. C'est un peu une façon de renoncer au profil de Superwoman qui nous colle à la peau. Il faut apprendre à déléguer et du coup à faire confiance aux autres (essayer de ne pas partir en cacahuètes si chéri-chéri oublie un RDV chez l'orthodontiste pour l'ado), à relativiser (est-ce si grave de manger des pâtes au beurre ce soir ou que la lessive ne tourne que demain), à laisser sa famille se débrouiller et aller courir si ça nous chante parce qu'on en a besoin et que penser à soi c'est primordial, ne plus se laisser envahir par les plaintes et soucis des autres, déconnecter des réseaux sociaux qui nous font perdre tant de temps ... La liste est longue.

 

Il faut pour cela accepter d'écouter notre corps, de nous re concentrer sur nous-mêmes, nos envies et besoins sans s'éloigner pour autant de la réalité, il restera toujours les factures à payer. Comprendre que pour être performant nous ne sommes pas forcés d'être à ce point la tête dans le guidon et que s'aérer la tête, lister nos priorités peuvent s'avérer être des choses totalement bénéfiques. Faire des choix en fonction de nos objectifs de vie, de nos valeurs. Alors oui, choisir c'est renoncer, c'est difficile, on ne peut pas tout avoir, le salaire de folie et du temps pour sa vie et celle de sa famille, rester proche de ses parents vivant en province et avoir l'opportunité de progresser dans son boulot, moins blogguer et avoir toujours autant de lectrices,... Tout est affaire de choix c'est comme ça qu'on avance.

 

J'ai longtemps hésité à devenir assistante maternelle, j'allais perdre 1/4 de mon salaire et même près de la moitié au début, perdre un CDI et connaître la précarité, ne pas avoir la possibilité d'évoluer dans mon travail, ne plus côtoyer d'adultes et travailler là où je vis, avoir une longue plage horaire de travail et ne plus pouvoir faire de déjeuners avec des amis ... Mais j'allais gagner en qualité de vie en supprimant le stress des bouchons en voiture, les clients et le patron qui veulent tout pour la veille, m'amuser, rire et chanter avec mes petits pensionnaires, pouvoir aider mes enfants dans leurs devoirs au moment de la sieste des petits, profiter de la nature lors de balades avec eux... Bref j'ai compris que j'allais davantage m'épanouir en m'occupant du bien être de petits bouts plutôt que de gérer la communication d'un fabricant de croquettes pour animaux. J'avais besoin d'autre chose.

 

J'ai fait de la "slow attitude" mon nouveau mode de vie, même si je n'excelle pas encore en la matière, ce n'est pas chose aisée que se défaire de ses mauvaises habitudes, d'aller à contre courant sans passer pour une hippie à côté de ses pompes aux yeux des autres mais surtout à mes propres yeux. J'ai tellement été dopée au "vite - maintenant - tout de suite - quand c'est fait ce n'est plus à faire - s'arrêter c'est pour les feignants - se reposer c'est une perte de temps". Difficile de se défaire de cette culpabilité qui m'habite quand je m'octroie une pause, quoi que j'y arrive de mieux en mieux. J'apprends tous les jours. Prendre le temps de prendre son temps. Et vous la slow life alors, un peu, beaucoup, passionnément ?

 

 

 

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